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byDamouredo

15 juin 2021

EXERCICE D'ECRITURE PART 2 !

Comme le premier exercice vous avait bien plu, j'ai réitéré.

Cette fois-ci, il vous fallait m'offrir un mot commençant par la première lettre de votre prénom.

Une fois ces mots arrêtés, 50 - oups ! -, je vous ai proposé une image.

Et avec tout ça, il s'agissait d'écrire un texte.

MOTS 1

MOTS 2

MOTS 3

MOTS 4

MOTS 5

 

Mucem

 

La version vidéo de l'annonce de ce deuxième exercice :

 

La version vidéo des 50 mots et de l'image :

 

J'ai choisi de rester sur le texte de mon premier exercice, avec Jeanne et Rebecca.

50 mots c'est vraiment beaucoup mais c'est tout l'intérêt de l'exercice, la contrainte est source de créativité si on le prend comme un jeu !

Voici mon texte :

Jeanne s’extrait tout doucement du sommeil. Elle est encore dans les limbes, cet espace-temps, où tout est doux et serein. Où son grand amour, Eric, est toujours au cœur de sa vie. Elle étend son bras, pour sentir la chaleur de son compagnon, mais sa main retombe sur le matelas. Jeanne ouvre violemment les yeux, son cœur fait un douloureux stop and go, elle étouffe un “Eric” et une larme perle au coin de son œil gauche.

Comme chaque matin, Jeanne redécouvre l’absence. Son espiègle amour, aux yeux bleu azur, vaincu par la maladie, ne lui fera plus la joie d’un cadeau matinal. Plus de petit déjeuner au lit avec un pain au chocolat et un joli coquelicot pour égayer le plateau. Pas de fabuleux madrigal, ce joli poème chanté, qu’Eric aimait tant et qu’il déclamait avec sa splendide voix veloutée. Pas de miracle matinal. Eric n’est plus. Jeanne doit se réinventer seule et l’imagination lui fait défaut. C’était un être lumineux, avec le goût inné du bonheur, toujours joyeux, un soutien sans faille. Quelle chance elle avait eu de croiser sa route !

Certains matins sont plus faciles que d’autres pour Jeanne Elle aurait aimé croire que l’annonce, hier, de l'accomplissement de son rêve grâce à sa fille Rebecca lui donnerait du courage pour les jours à venir. Cette grande nouvelle, partir en vacances sous les alizés entre filles, aurait dû lui donner satisfaction. Mais,  Sortilège ou maléfice, la sérénité attendue n’est pas au rendez-vous ce matin. L’orage et le tonnerre foudroyant y sont sans doute pour quelque chose. L’eau clapote bruyamment sur le vélux, le ciel est sombre comme ses pensées.

Jeanne ne se sent pas de faire bonne figure toute la journée au travail. La vision de ses collègues l’entourant, prévenants, lui donne la nausée. Elle sait leur gentillesse mais n’en veut pas aujourd’hui. Elle met de la musique pour couper court au silence, elle se donne du courage pour sortir de son lit. C’est décidé, elle appellera Anatole, son médecin traitant et accessoirement son ami depuis vingt ans pour lui demander quelques jours off. Une vraie relation fraternelle les lie, il comprendra. Jeanne a besoin de cette pause pour reprendre son souffle. Elle a beaucoup pris sur elle lors du décès d’Eric, pour ne pas inquiéter Rebecca. Mais là, le vase déborde. Jeanne se trouve parfois comme sidérée, sans pouvoir bouger, les larmes coulant sans retenue sur ses joues. Elle serait presque jalouse de la façon dont sa fille a traversé le décès d’Eric. Si elle aussi a été très secouée par la disparition de ce père tant aimé, elle a vite repris le dessus, aidée en cela par ses nouveaux projets. Elle n’a pas oublié son père, Jeanne le sait, il est souvent dans ses pensées. Mais Rebecca a choisi de faire de ces moments éphémères des moments de joie. Manger un chocobon et se rappeler comme son père en était friand, sentir son coeur s'emplir d’amour pour lui et sourire. Sa manière à elle de dépasser le traumatisme.

Jeanne n’a pas ce don pour le bonheur, mais elle est déterminée, un vrai bulldozer disait Eric ! Et elle a décidé de ne pas sombrer. Elle laisse l’anarchie l’envahir : pleurs, désespoir, cris parfois, mais rapidement elle se souvient de son objectif : retrouver la joie, toujours avec Eric à ses côtés, mais autrement. Elle se lève et enfile son kimono, dernier cadeau d’Eric, ramené dans ses valises, lors de son dernier concert au Japon.

Elle a un regard vers le buste namibien, autre témoin d’un concert sur un autre continent. A chaque regard qu’elle pose sur cette maison, Eric est là. 

Une fringale taraude soudainement Jeanne. Elle y voit un signe. L’appétit l’a quittée depuis la disparition d’Eric. Elle a soudainement une envie folle d’une omelete aux salicornes. Un besoin irrépressible de nature iodée l’envahit. Si je profitais de ces quelques jours pour rejoindre Marine à Ouistreham ? Un vent de liberté, un soupçon d’aventure, aux côtés de cette sœur, bien plus jeune et toujours prête à vous emmener là où vous n’auriez jamais osé aller ! 

Elle garde de leur dernier urbex en sa compagnie au Château d’Ifs en Normandie, entre chien et loup, un souvenir incroyable. Visiter un lieu abandonné, qui plus est un château qui avait dû voir passer tant d’âmes, sous un ciel vespéral, quel moment d’émotion !

Marine a toujours le chic pour vous surprendre. Peu de temps après le décès d’Eric, elle avait emmené Jeanne en forêt et lui avait proposé d’enlacer un arbre. Cette dernière avait trouvé l’idée saugrenue mais elle en avait ressenti un tel bienfait que depuis, elle ne manque pas une occasion de prendre un arbre dans ses bras au risque d’être ridicule ! Elle a été prise sur le fait quelques jours auparavant par le propriétaire de la forêt. Non seulement ce sylviculteur ne s’est pas moqué d’elle mais en plus il lui a appris que cette pratique, la sylvothérapie, était reconnue au Japon comme une technique de relaxation à part entière. Jeanne avait cru naïvement qu’il s’agissait d’une lubie de Marine, elle découvrait avec étonnement que sa sœur avait visé juste.

Marine a le sens du cadeau, avec des attentions toujours incroyables. Il y a quelques années, elle avait emmené Jeanne au Mucem, à Marseille, prétextant une exposition incroyable. Cette dernière, passionnée par les civilisations anciennes et désireuse depuis longtemps de découvrir ce lieu magique avait sauté sur l’occasion ! Après la visite de la Collection, Marine avait voulu présenter le commissaire de l’Exposition à Jeanne. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu’il s’agissait de Sonia Cigale, son amie d’enfance, perdue de vue par les aléas de la vie ! Marine avait tout orchestré pour permettre à sa sœur de retrouver cet être cher dont elle parlait souvent avec mélancolie.

Rattrapée par sa faim, Jeanne se fait une petite salade de kiwis et de kakis. 

La vision de ces quelques jours en compagnie de Marine la motive à appeler son médecin. 

-”Bonjour Anatole, c’est Jeanne. Je t’appelle parce que je ne me sens pas capable de travailler. Eric est dans toutes mes pensées …”

-”Je t’arrête quelques jours Jeanne, si tu me promets de ne pas rester seule enfermée chez toi ? Tu viens manger à la maison ce soir, Nathy sera heureuse de te concocter son nouveau plat favori : le risotto aux asperges !”

-” Promis Anatole, je comptais retrouver ma soeur à Ouistreham pour quelques jours, tu sais combien elle est distrayante ! Ça me fera plaisir de voir Nathy, on ne s’est pas vu depuis … bref, à ce soir !”

Jeanne a coupé court, elle n’a pas revu Nathy depuis l’enterrement et n’a pas envie de penser à ce moment-là maintenant.

Elle appelle Marine, pour la prévenir de son arrivée et Rebecca pour la rassurer sur son départ. 

Apaisée par ces jours qui s'annoncent, Jeanne est toute à la préparation de sa valise sur laquelle trône un magnifique koala, baptisé Bernard par sa fille. Combien de fois cette valise a été la raison de fous rires incroyables !

Jeanne n’a pas le don de sa sœur pour les présents extraordinaires, mais elle ne veut pas arriver les mains vides alors elle prend son sac à main et ses clés pour partir en chasse du présent qui ravira Marine ainsi que d’une bouteille de vin pour le risotto de ce soir. La pluie a laissé place à un soleil timide en accord avec la météo interne de Jeanne.

Jeanne ferme la porte de chez elle sur un demi-sourire en pensant qu’Eric serait fier de la voir reprendre pied en s’entourant de l’essentiel : l’amour de ses proches !

 

 

Voici la version vidéo de Jeanne et Rebecca, avec mon processus de réflexion : 

 

 

 

 

J'accueille également le texte d'Estelle que je trouve vraiment fantastique !

On pourrait croire que l’écriture vespérale est salvatrice !

Pas toujours, même si elle a un goût de liberté, se retrouver devant cette page lumineuse est aussi angoissant que l’étendue d’un désert Nabimien. Écrire n’est pas inné mais en étant déterminée je dois pouvoir y trouver une certaine satisfaction, voir même une grande joie.

Quelle aventure donc que cet exercice, un peu espiègle certes, mais qui peut être fabuleux si l’on sait faire parler avec courage son cœur, son âme ou son imagination. Cette nouvelle activité est à prendre comme un cadeau, un miracle de la vie. Au hasard d’une rencontre, j’ai la chance de pouvoir mettre en pratique mon amour pour les mots.

Mais qu’elle est donc cette image ?

Une splendide photo des beautés de la nature. On imagine bien entendre au loin la musique incessante du chant des cigales, ou simplement le silence ambiant. On se doute aisément qu’un orage foudroyant ne va pas venir perturber ce ciel bleu azur et pourtant… Cette vison agit comme un sortilège maléfique. Posée comme une salicorne face à l’écran, je suis naïvement renvoyée sur le chemin de ma pensée. Voir et deviner au-delà des apparences, ne pas s’arrêter au premier regard aussi éphémère soit-il, ne pas juger, après la pluie vient le beau temps… etc C’est un peu l’anarchie totale de la pensée !

Cet écran sombre, qui fait office de loup devant nos yeux, peut nous empêcher de voir l’ambiance marine qui se trouve au loin. Comme souvent dans nos vies, les clichés, la jalousie, les idées arrêtées, les valises négatives que nous pouvons porter depuis plus ou moins longtemps ressemblent à ce premier plan en forme de pétales de coquelicots, et noircissent le paysage. Pourtant la luminosité est là, présente, attirante, il suffit de modifier son regard pour mieux entrevoir le beau. On pourrait même imaginer que l’eau est vert kaki comme un kiwi, mais comment est-ce possible ? Le ciel est si bleu !

(C’est à ce moment qu’une fringale me prend !)

Je prends un chocolat en forme de Koala, cela fera bien office de soutien moral dans cette gymnastique de l’esprit. Car il faut être honnête, écrire est une chose, mais pouvoir placer cinquante mots qui n’ont aucun champs lexical en commun, qui n’ont rien à voir avec ce que l’on voit ou ce que l’on ressent face à cette image, n’est pas chose aisée. Je me demande même si il y avait une notion commune comme la fraternité au moment de donner ces mots ! Certains esprits ont dû se dire aller hop, voilà de quoi peaufiner un petit madrigal !

Mais pas du tout !

Après avoir essayé de jouer dans ma tête avec les mots kimono, sylviculture ou Anatole, je dois avouer qu’il m’a été bien difficile de pouvoir les laisser s’exprimer dans ces quelques lignes. Libérée de cet impératif des mots à utiliser je me sens plus légère.

Car c’est aussi de ça dont il est question. Comment voir, découvrir, apprendre, comprendre, ressentir, appréhender, s’ouvrir si nous devons respecter un code imposé ? Comment voir la beauté du paysage au-delà de ce voile noir en premier plan ? Comment découvrir l’autre au-delà de ce qui peut nous gêner, nous bloquer ? Comment écrire un texte a- delà de cinquante mots à y insérer ? En laissant les choses venir à soi petit à petit. Ce fut un moment hors du temps, un échappatoire cérébral. Pendant un cours instant ce qui se passe autour est loin et ça fait du bien. Merci à cette idée, merci à ce chouette défi, merci aux hasards de la vie qui ne sont jamais là par hasard.

 

 

J'accueille également le très touchant travail de M :

Ce soir là, je me suis enfin décidée. J’allais partir le lendemain même.Mon besoin d’aventure était devenu tellement pressant que je remplis immédiatement une valise du minimum nécessaire quand on s’envole vers la liberté. J’étais déterminée à briser cette jalousie qui entravait mon imagination et empêchait toute nouvelle vision de mon futur. J’allais me faire ce cadeau, naïvement, me donner cette nouvelle chance de me trouver une autre place dans ce monde. Ce besoin inné du soutien de quelqu’un d’autre, ami, amour, famille, devait se transformer en un fabuleux destin d’indépendance.

Mon grand-père Anatole avait vécu la première guerre mondiale avec courage, comme en témoigne le petit carnet qu’il remplissait à cette époque, mais ne l’avait pas terminée, vaincu par la grippe espagnole en octobre 1918. Il songeait à un monde où l’anarchie et la fraternité auraient régné en maîtresses. Le costume militaire, qui n’était pourtant pas kaki à cette époque, ne lui plaisait pas malgré sa couleur, il rêvait du bleu de la mer qu’il ne vit jamais. Il ne voyait que de petits morceaux d’azur au-dessus des tranchées, et encore pas tous les jours, loin s’en faut. Il aurait aimé échapper aux bruits des obus et aux cris de ses camarades, et pouvoir profiter du silence qui, pourtant, ressemblait souvent à la mort. Ma mère, trop jeune au moment de son décès, n’avait gardé aucun souvenir de lui. Elle m’en parlait souvent, cependant, racontant les souvenirs de sa propre mère dévastée par cette disparition précoce. Le deuil avait été foudroyant et elle ne s’en était jamais remise.Il n’y avait pas eu de miracle, elle ne s’était jamais remariée. Elle avait fini sa vie dans la maison de mes parents, souvent assise dans son petit fauteuil devant la fenêtre, à regarder la vie passer au dehors. 

Je ne voulais pas de cette vie là. Ma fringale de voyage prendrait le pas sur le sortilège familial. Par une lumineuse matinée je quittai donc la maison qui m’avait vu naître, du chocolat plein les poche, bien décidée à voguer à travers le monde pour y rencontrer toute sorte d’animaux, loup, koala, tigre, éléphant, pour y nouer des relations aussi bien avec un Namibien qu’avec un Australien ou un Indien, pour y porter une djellaba ou un kimono.

Je ne pouvais pas m’engager dans la marine, par conviction. Je n’avais pas les moyens de me payer l’avion. Je décidai donc de me faire embaucher pour une éphémère carrière de femme de ménage à bord d’un paquebot. Ma journée de travail terminée, j’entendais la musique des soirées qui s’y donnaient. Il ne s’y jouait pas de madrigal, mais régulièrement un registre espiègle que je n’appréciais pas énormément. J’avais la satisfaction d’apprécier le splendide soleil vespéral, accoudée au bastingage quand l’orage ne menaçait pas. Il n’y avait jamais de salicorne au menu, dommage, j’aurais bien aimé en goûter, quand on passe des semaines en mer on peut trouver le moment approprié pour ça.

Le trajet dura bien longtemps et j’avais un peu oublié mes rêves quand je remis pieds à terre. La nature que je trouvai dans ce pays si souvent imaginé me sembla maléfique. Ou bien c’était les humains qui la rendaient telle. Pas de crissements de cigales, mais le bruit des tronçonneuses des ouvriers de la sylviculture qui déforestaient à tout va. Pas le moindre coquelicot dans les champs, trop de pesticides sans doute. Des plantations de kiwis à perte de vue, mais c’était bien la seule chose qui me semblait agréable dans ce maudit territoire. 

Un immense questionnement s’empara alors de moi : tout ça pour ça ?

 

 

 

Si vous faites l'exercice, n'hésitez pas à m'en faire part, j'aime découvrir comment chacune met les consignes à profit.

Vivement le 3ème exercice !

129082700

 

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Commentaires
R
Oh tout un chouette exercice....ouah....tout un travail !
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